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INTERVIEW AU PERE DE CARLA

-  J’ai commencé à travailler à l’âge de quatorze ans, c’était très facile en 1967 parce qu’à Cuglieri nous étions en plein boom du bâtiment et je travaillais comme apprenti maçon. J’étais un travailleur dépendant et je travaillais comme presque tous les autres pendant environ dix à douze heures l’été et au minimum huit à neuf heures l’hiver. Quand on travaillait à Cuglieri, la pause déjeuner durait une heure, à la maison.

Lorsqu’on habitait autre part qu’à Cuglieri, nous mangions sur place. Néanmoins, les mesures de sécurité étaient très limitées, les accidents sur le lieu du travail étaient assez rares et peu graves. Ces années là, en effet, les contrôles de l’INAIL qui est l’agence supervisant les conditions de travail, étaient de plus en plus nombreux et strictes. C’était toujours plus convenable d’être en règles et j’étais l’un des chanceux qui furent assurés mais nous étions peu car nous étions environ à peu près 35-40 personnes à fréquenter l’école tandis que nous les aide-maçons étions trois fois plus. Le salaire était à peine suffisant pour avoir une certaine indépendance économique pour notre famille. Pour cette raison, on donnait une contribution minimale à la famille étant donné que les femmes lorsqu’elles ne travaillaient pas, s’occupaient des tâches ménagères. C’était une sorte de petite intégration économique.

 

-      Pour manger, il n’y avait pas besoin d’insister car nous mangions de tout. Les gâtés étaient très rares et en ce qui concerne la cuisine, nous dévorions les légumes mais chez nous nous ne manquions ni de viande ni de fromage parce que mon père était berger. De plus, on mangeait également souvent des pâtes et du riz, bref, nous mangions à notre faim même si nous n’étions pas riches. A l’occasion des fêtes, nous disposions de gâteaux faits maison et la viande se cuisinait de deux façons différentes. On la faisait bouillir ou on la rôtissait. La chose la plus belle dont je me souviens est le pain que maman faisait à la maison et c’était quasiment pour nous un luxe et nous l’achetions rarement en boulangerie. De nos jours, on achète le pain à la boulangerie et on désire le pain fait maison, mais malheureusement, ça ne se fait presque plus.

 

-      A l’école, les rapports étaient généralement bons, nous y allions volontiers, et moi, j’y allais en courant. Les conséquences d’une mauvaise note étaient un avertissement à un futur professionnel plus sombre comme ma mère me le faisait rappeler. J’ai fréquenté l’école à Cuglieri ; mais comme j’étais têtu , j’ai arrêté mes études après le certificat d’étude , à la fin du collège , contre l’avis de mes parents. Pour ce qui concerne notre génération, le pourcentage de personnes qui poursuivaient les études était d’environ 50%, même si certains ne le méritaient pas. Les élèves étaient environ une trentaine dans chaque classe et les classes étaient mixtes. Ce dont je me souviens, c’est que les sanctions étaient plus  strictes car lorsque nous ne faisions pas nos devoirs, nous recevions des ‘’gifles’’. De nos jours c’est totalement différent parce que les élèves sont parfois trop libres et il y’a moins de respect, néanmoins le niveau scolaire s’est amélioré par rapport à notre temps.

 

-      En tout notre famille était composée de huit membres, notre maison était assez convenable, bien sûr nous dormions à deux dans chaque pièce, les parents dormaient naturellement ensemble. Cependant j’ai vécu chez mes grand parents jusqu’à l’âge de quatorze ans selon leur volonté même si il y’avait de la place dans l’autre maison. C’était la femme qui s’occupait de la maison car l’homme n’avait pas le temps de gérer ces tâches quotidiennes. Les punitions étaient rares mais très sévères lorsque nous ne faisions pas ce que nous étions censés faire. C’était donc préférable d’obéir. Les relations entre les enfants et les parents n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui, en effet le respect était de mise car il fallait vouvoyer les aînés, ainsi les rapports étaient rarement amicaux entre les générations. En Sarde, le vouvoiement était plus spontané qu’en italien, c’était plus élégant. Les parents n’étaient pas très permissifs, toutefois lorsque nous sortions, il ne fallait pas abuser de notre liberté.

 

-      Heureusement dans notre famille, nous n’avons pas eu souvent besoin de recourir au médecin, seulement quelques rares fois.

 

-      Selon moi les meilleures inventions du 20ème siècle sont l’ordinateur, la TV, et le téléphone car de nos jours ils nous sont indispensables même si parfois ils sont utilisés à mauvais escient .